Traduire pour l’oreille. Versions espagnoles de la prose et du théâtre poétique français (1890-1930) - Université Polytechnique des Hauts-de-France Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'histoire littéraire de la France Année : 2015

Traduire pour l’oreille. Versions espagnoles de la prose et du théâtre poétique français (1890-1930)

Résumé

Traduire pour l'oreille. Versions espagnoles de la prose et du théâtre poétiques français (1890-1930). Sous la direction de ZORAIDA CARANDELL. Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2014. Un vol. de 195 p. Le recueil d'études proposé par Zoraida Carandell présente 9 articles écrits en espagnol ou en français et dédiés aux phénomènes de traduction, mais sur un sujet relativement resserré d'un point de vue chronologique, générique et linguistique, à savoir la traduction par des Espagnols d'oeuvres françaises à caractère poétique entre 1890 et 1930. L'homogénéité du recueil est donc assez nette, ce qui n'empêche pas la présentation d'une assez grande diversité de cas de figure. Cette homogénéité est renforcée par l'attention portée par tous les articles à la problématique de la traduction du rythme et de la prosodie française dans son apport à la perception de la poésie en Espagne. La perspective retenue est clairement celle du transfert culturel : ce n'est d'ailleurs pas sans signification que les articles soient ordonnés selon la chronologie de parution des traductions espagnoles auxquelles ils s'intéressent et non selon celle des parutions des oeuvres originales en français. À un moment charnière pour les conceptions littéraires en Espagne (celui des avant-gardes), il s'agissait pour les contributeurs de savoir si la poésie française « importée » 1 par la traduction était un moyen de renouveler le vers et la prose hispaniques. Les questions de prosodie et de métriques sont donc au coeur de ces études. Dans le premier article, Serge Salaün s'intéresse aux premières traductions en espagnol de Maeterlinck, elles concernent des pièces courtes (trois traductions de L'intruse, une traduction de Intérieur), toutes traduites et publiées entre 1893 et 1916. S. Salaün s'est particulièrement focalisé sur les questions de rythme et de récurrence de certains schémas dans la prose théâtrale de l'écrivain belge. Il souligne l'absence de restitution du rythme dans les traductions de L'intruse malgré la fidélité de ces traductions. L'étude suivante concerne encore le théâtre, elle est dédiée à l'une des pièces souvent oubliées des histoires littéraires françaises, L'Aiglon de Rostand. Marie Salgues propose une comparaison de deux traductions de cette pièce dont les auteurs sont restés sourds à certains rythmes lourds de significations dans la pièce. Ils n'ont pas su capter les variations de l'alexandrin français et leur restitution en mètres espagnols variés, dans le but de s'adapter au public de la péninsule, fait perdre une partie du sens historique de la pièce. C'est encore un cas de théâtre qui occupe Évelyne Ricci puisqu'elle s'intéresse à deux « versions » castillanes contemporaines, l'une en vers, l'autre en prose, d'Hernani de Hugo. Ces deux traductions paraissent à la fin des années 1920. La version versifiée choisit (comme dans le cas de L'Aiglon) de varier les mètres, et compte un nombre de vers réduit d'un cinquième par rapport à la pièce en français : c'est donc un rythme totalement différent de celui de la pièce originale qui apparaît alors. La traduction en prose semble finalement mieux restituer le souffle hugolien d'un point de vue stylistique et rythmique. Miguel Gallego Roca signe ensuite un article beaucoup plus théorique, qui ne s'appuie pas sur un seul cas, consacré aux habitudes et aux réflexions qui ont cours en Espagne au tournant du siècle concernant la traduction du vers. Marta Giné Janer s'intéresse à 25 années de traductions en espagnol de l'oeuvre de Villiers de l'Isle-Adam, que ce soit pour ses contes ou bien pour L'Ève future, à partir de 1896. Elle remarque que celui-ci a été particulièrement apprécié des Modernistes ; l'un des faits notables dans ces traductions est que l'on retrouve le phénomène inverse que l'on relevait pour le théâtre, à savoir que certains textes en prose de Villiers ont pu être traduits en vers.

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  • HAL Id : hal-03243410 , version 1

Citer

Thomas Barège. Traduire pour l’oreille. Versions espagnoles de la prose et du théâtre poétique français (1890-1930). Revue d'histoire littéraire de la France, 2015, 4. ⟨hal-03243410⟩
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