Contrôle nerveux de muscles homologues lors de contractions bilatérales et unilatérales - Université Polytechnique des Hauts-de-France Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Contrôle nerveux de muscles homologues lors de contractions bilatérales et unilatérales

Résumé

Lors de contractions musculaires bilatérales (CB) ou unilatérales (CU), la production de force dépend de la contribution des muscles agonistes et antagonistes au moment de force développé. Dans le cas de CB, il est supposé que des commandes nerveuses communes, d’origine corticale, sont envoyées de manière bilatérale aux muscles homologues de manière à améliorer l’efficacité de la contraction musculaire (Boonstra et al., 2015). Dans cette situation, les commandes communes contrôlant les activations musculaires antagonistes restent encore méconnues. Ces commandes communes peuvent être estimées à partir de la cohérence intermusculaire (CIM), i.e., la corrélation fréquentielle entre les activités électromyographiques (EMG), autour de 40 Hz lors de contractions musculaires à niveau de force maximal. Le but de cette étude était d’évaluer les modulations de la CIM entre les muscles homologues en fonction du type de contraction et de la fonction des muscles. Il était attendu que la synchronisation des activations des muscles homologues entraine une CIM plus élevée en CB. D’autre part, les commandes indépendantes permettant un contrôle plus spécifique des muscles antagonistes pourraient différer selon les conditions et entrainer des CIM différentes selon la fonction des muscles. 11 sujets droitiers (25±5 ans) ont réalisé 3 CU droites, 3 CU gauches et 3 CB isométriques en flexion dorsale de cheville à intensité maximale. Le moment de force produit autour des chevilles droite et gauche et l’EMG des muscles tibiaux antérieurs, gastrocnémiens médiaux et latéraux, et soléaires, droits et gauches ont été mesurés. La CIM a été calculée entre l’activité EMG des muscles homologues, séparément pour les muscles agonistes et antagonistes, dans la bande de fréquence 30-60Hz pour les 2s où le moment de force produit était maximal. Une ANOVA à mesures répétées TYPE (CU droit, CU gauche, CB) x MUSCLE (agonistes, antagonistes) a révélé un effet TYPE (p<0.01) et une interaction TYPE x MUSCLE (p<0.01) sur la CIM. Pour les muscles agonistes, la CIM était de 7.0±5.0 UA en CB et de 6.8±3.5 UA en CU droit et de 6.6±5.5 UA en CU gauche. Pour les muscles antagonistes, la CIM était de 15.7±6.6 UA en CB et de 8.9±6.6 UA en CU droit et de 7.9±3.8 UA en CU gauche. Nos résultats montrent que la CIM était plus élevée en CB qu’en CU. En CU, la commande controlatérale est inhibée ce qui entraine une CIM plus faible. Lors de CB, la magnitude plus élevée de la CIM autour de 40 Hz permettrait une synchronisation plus efficace de l’activation des muscles homologues pour maintenir un moment de force maximal. Cette augmentation est surtout visible pour la CIM des muscles homologues antagonistes lors des CB. Les muscles antagonistes ont un rôle particulier dans le maintien de la raideur articulaire et de la stabilité de la contraction musculaire. Ces résultats suggèrent que lors de CB, les commandes communes sont spécifiques au type de contraction réalisé et à la fonction du muscle.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03463335 , version 1 (02-12-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03463335 , version 1

Citer

Emilie Mathieu, Gauthier Desmyttere, Emilie Simoneau-Buessinger, Sylvain Cremoux. Contrôle nerveux de muscles homologues lors de contractions bilatérales et unilatérales. 17ème Congrès international de l'Association des Chercheurs en Activités Physiques et Sportives (ACAPS), Oct 2017, Dijon, France. ⟨hal-03463335⟩
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